C’est une belle découverte qui a été réalisée par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (Inrap) en amont de la création d’un lotissement en Alsace dans la commune de Morschwiller-le-Bas.
Découvrez les nombreux secrets qu’abrite cet ancien vallon qui doit accueillir d’ici quelques années 86 logements sur une superficie de 3,5 hectares …
Vous le savez, il est important de connaître les spécificités de son terrain constructible avant de l’acheter ! Cette fois-ci, la découverte est insolite… L’exploration archéologique lors de la création de ce lotissement dans le Haut-Rhin a révélé des vestiges du Mésolithique (environ 9000 – 5500 ans avant notre ère) et du Néolithique (5500 à 2500 ans avant J-C).
Les archéologues ont retrouvé notamment des haltes de chasse de la période Mésolithique. Des haltes identifiées grâce à des petites lamelles tranchantes qui ont été retrouvées en très grands nombres sur le terrain. Ces silex taillés étaient autrefois utilisés pour armer les pointes des flèches.
Déjà à cette époque les populations étaient nomades et vivaient principalement de la chasse à l’arc, de la cueillette (plantes comestibles sauvages) et de la collecte.
Après analyse des silex trouvés sur place, les archéologues de l’Inrap ont déduit qu’il y avait deux haltes de chasse pouvant être datées du Mésolithique ancien soit 9000 ans avant notre ère et une autre un peu plus « récente » (6000 à 5500 ans avant J-C) puisqu’une fléchette plus évoluée techniquement a été décelée.
Les spécialistes de l’Inrap ont également constaté que la zone était anciennement habitée. Ce lieu servait d’habitat durant la période néolithique puisque c’est seulement à ce moment-là que la population s’est sédentarisée en découvrant l’agriculture et l’élevage. Des lames de haches polies, des polissoirs et des meules (servant à moudre des grains) ont été trouvés et ont permis de comprendre la manière dont le terrain était organisé.
La conclusion des archéologues est la suivante : cet espace était composé de plusieurs aires d’activités (des zones de défrichage, des zones de production de farines…). A propos d’alimentation, des fosses et des silos ont été reconnus comme entrepôts de produits agricoles. Des ossements de faunes (cochons et bovidés) ainsi qu’un vase en céramique (utiliser pour stocker des denrées alimentaires) ont également été trouvés.
Mais la découverte la plus exceptionnelle est une structure funéraire monumentale du Néolithique final. Mesurant 15 mètres de long sur 5 mètres de large, elle est constituée de blocs calcaires importés spécifiquement sur le site, provenant au minimum de 3 kilomètres.
Un espace relativement vide apparaît au milieu de cette structure, qui semble matérialiser une allée.
Dans une partie du monument, plus de 200 fragments d’ossements humains, appartenant à différents individus de tout âge, enfants et adultes, ont été retrouvés. Les ossements sont tous très fracturés ce qui confirme l’hypothèse d’un rejet ou d’une mise à l’écart volontaire qu’une étude ultérieure pourra préciser.
Inconnu en Alsace, un tel monument qui devait probablement être couvert avec une toiture en bois, se rapproche en terme de vocation des dolmens du Néolithique. Il s’agit d’une sépulture collective.
Découverte sans équivalent en Alsace, les équipes de Terre & Développement avaient à cœur d’aller au bout des fouilles pour en savoir plus sur les premiers occupants des lieux… des milliers d’années avant nous ! A cœur également de partager ces richesses avec les écoliers de la ville, la presse et le conseil municipale pour que tout le monde puisse profiter de ce moment d’Histoire.